Après avoir conclu l’année en Mars, nos chers bambins n’ont eu le temps de se prélasser que 15 jours avant de reprendre le chemin de l’école. Primaire pour l’un et maternel pour l’autre.
L’année fiscale démarre pour beaucoup d’entreprises en Avril.
Avril est surtout la période immuable du renouveau de la Nature, marqué par les fameux cerisiers en fleur (sakura). Si les allemands – surtout les bavarois – ont l’Oktoberfeist, les japonais ont le Hanami où contempler les cerisiers rimes plus avec boire une nouvelle tournée… Dans notre campagne des piémonts alpins, les cerisiers sont un peu en décalage avec Tokyo, ce qui ne manque pas de plaire aux touristes étrangers de passage.
Quelques images de la nature



Grâce à la bibliothèque de la ville, j’ai pu récupérer un livre pour identifier un peu les plantes du potager qui poussent sans qu’on les plante – bref les mauvaises herbes que les têtes grises s’esquintent à combattre. Ma tentative est de leur laisser leur fenêtre de fleuraison puis de les détruire avant la montée en graines par fauchage (mécanique) pour apporter de la biomasse au sol. J’ai tenté de préparer le sol également de divers façons comme par exemple :

Parmi les kusa 草 ou « mauvaises herbes » nous avons dégusté la hakobe (stellaire) en tempura et sautée, et la suiba (sorte d’oseille sauvage) en soupe faite par mes soins !

Considérée comme une adventice qui peut avoir une racine jusqu’à 5 m de profondeur, les jeunes feuilles se sont bien mariées avec les feuilles de persil, de roquette, d’oseille japonaise (Rumex Japonicus) dans la soupe. Recette :
- oignons et lardons revenus avant de mettre les feuilles et le tout mixé)
- on ajoute les feuilles découpés (+/- 40 suivant la taille) avec du beurre, légèrement revenir
- bouillon cube et 2,5 L d’eau – cuire sans bouillir
- mixer et c’est prêt (avec une petite goutte de crème)

Artisanat local et savoir-faire anciens : le bambou
L’hiver le paysan japonais comme son homologue français devait s’occuper. La paille de riz était tressée pour faire des sandales ou d’autres objets comme ce porte bouteille que tient M. Inagaki. C’est amusant, cet ingénieur programmeur machine à la retraite tente de faire perdurer les techniques traditionnelles (alors que lui même a programmé des robots ou des machines pour remplacer des techniques anciennes).

Le bambou était une ressource précieuse, bien qu’abondante. Nécessitant un savoir faire qui s’acquérait dès le plus jeune âge, il était travaillé pour donner divers objets : panier pour cuire dans l’eau chaude, barre d’étendage pour le linge et suspendre d’autres choses, récupérateurs de céréales (sorte de pelle telle que ci-dessous), décorations de jardin, tamis à sécher… Chaque essence de bambou est valorisée d’une façon différente.
Le monsieur de 84 ans tresse de manière traditionnelle un objet qui s’utilise un peu comme une pelle pour ramasser le riz ou disposer des grains pour sécher. Il faut 1/2 à 1 journée de travail pour en faire 1. Vous imaginez le prix de l’objet s’il devait être vendu…

De magnifiques petites statuettes en bois étaient aussi en vente, faites par un amateur pour s’amuser (et qui s’entassaient chez lui).

Si vous voulez les rencontrer, rendez-vous à Kinahata à Mizunami !
Bonjour Monsieur,
Je suis une jeune journaliste-pigiste freelance et je me permets de vous contacter car j’ai trouvé votre blog intéressant. J’ai lu récemment dans un magazine qu’un nombre croissant de jeunes japonais se tournent vers la vie à la campagne, le travail de la terre. En tant que résident dans la campagne japonaise, vous avez peut-être plus d’informations que moi à ce sujet. Avez-vous constaté cette tendance sur place ? Ou connaissez-vous des personnes dans votre entourage vers qui je pourrais me tourner pour en savoir plus ? Je ne sais pas à quel point ce « phénomène » est exact. S’il l’est, je compte me rendre sur place pour effectuer un reportage.
Merci d’avance pour votre aide et pour le temps que vous voudrez bien accorder à ce courriel.
Bien cordialement.
Bonjour,
Je vais essayer de faire un petit post sur le blog en réponse à vos interrogations ! 😉